Pour ce début d’automne, je vous propose un nouvel article sur les matières premières que j’utilise pour confectionner vos chapeaux et accessoires de tête.
Parlons de la Soie !
Je ne suis pas experte es-soie, mais c’est une fibre que j’aime particulièrement alors je vais vous raconter un peu de son histoire, de ses origines, de son tissage et de son utilisation dans mon métier ..
Origine
La soie est une fibre naturelle constituée de protéines. Les fils de soie sont principalement issus du cocon produit par la chenille (ver à soie) du Bombix du Mûrier (Bombix mori) pour la soie de culture, et du ver à soie Tussah(plusieurs espèces de chenilles du genre Antheraea) pour la soie sauvage.
La soie aurait été découverte entre 2000 et 3000 an avant notre ère et les techniques de production date d’environ 2500 ans av JC et proviennent de Chine. Restées secrètes jusqu’en 560, les technique sont arrivées en Europe à la fin de Moyen-Âge. En France, la soie est produite de façon industrielle à partir du XIXème siècle en particulier à Lyon.
Différents facteurs : développement des fibres modernes, épidémie qui a touché les vers à soie, changement des habitudes vestimentaires; ont conduit à la re-délocalisation de le production de soie principalement en Asie.
La fabrication de la soie commence par :
-> La sériciculture : élevage des Bombyx
La femelle du Bombyx pond de 300 à 500 œufs, appelés « graines », et meurt ensuite. Les œufs doivent être maintenus au chaud pour ensuite éclore. On utilise des couveuses appelées « castellets ».
À sa naissance, le ver mesure quatre millimètres. Durant cinq semaines il engloutit des feuilles de mûrier, pour atteindre 10 centimètres. Dans cette période, son poids est multiplié par 10 000 et il mue quatre fois.
Les chenilles grimpent sur des supports et s’y attachent à l’aide d’un fil. Pour former leur cocon, elles bavent un à deux kilomètres de fil en quatre jours.
Pour fabriquer de la soie, on doit empêcher les chrysalides de se transformer en papillon, car le papillon percerait le cocon en sortant et briserait le fil.
-> La préparation des cocon
1. Le décoconnage : 8 à 10 jours après la fabrication du cocon, a lieu le décoconnage. Les cocons sont enlevés de leur support et triés. Ensuite on enlève la bourre ou « blaze », qui a servi à la fixation du cocon.
2. L’étouffage : Les cocons sont ensuite étouffés dans des étuves pour tuer la chrysalide sans abîmer le cocon, puis trempés dans l’eau bouillante pour que le grès (ou séricine, colle naturelle protégeant les brins) se ramollisse. Sa couleur dépend de la race du vers tandis que le fil de soie est toujours blanc.
-> La filature
Chaque cocon n’est fait que d’un seul fil appelé bave. Pour trouver l’extrémité de chaque fil, on remue constamment les cocons avec un petit balai de bruyère (partout en France) ou de paille de riz (en Chine).
– Le dévidage
Chaque fil étant trop fin, on en réunit plusieurs (de quatre à dix) lors du dévidage. Ceux-ci se soudent entre eux grâce au grès ( la séricine), lors de son refroidissement.
Les fils sont enroulés sur des « dévidoirs », la soie est alors dite soie « grège ». Celle-ci est ensuite enroulée sur des écheveaux ou « flotte ». Un kilogramme de soie grège s’obtient avec huit à dix kilogrammes de cocon.
– La préparation du fil
la préparation du fil avant le tissage comporte plusieurs étapes.
– Le moulinage qui consiste à tordre ensemble plusieurs fils de soie pour plus de solidité. Plus le fil est tordu, plus l’étoffe sera souple.. On obtient alors différentes qualité de fils (crêpe de Chine, crêpe Georgette…).
– Le décreusage sert à éliminer le grès en faisant bouillir les écheveaux dans de l’eau savonneuse ou avec un dissolvant.
– La teinture de la soie se pratique toujours sur de la soie décreusée. Le fil est imprégné d’alun, un produit qui sert à fixer la teinture
-> Le tissage
Pour le tissage, la soie se présente sous la forme de flotte.
– Elle est enroulée sur un tambour « l’ourdissoir ». Cela permettra de monter les fils de chaîne sur le métier.
– Elle est dévidée sur une « cannette » qui sera placée dans la « navette ». Celle-ci sert à tisser la trame.
Cette dernière étape de la production de la soie s’effectuait sur des métiers à bras jusqu’au début du XIXème siècle.
Quelques chiffres :
La production mondiale de Soie représente environ 70000 tonnes (soit moins de 0.2% de l’ensemble des fibres textiles). Beaucoup de pays produisent de la soie mais la Chine est en tête (+ de 40 000tonnes) suivie de l’Inde, du Japon, du Brésil. Les pays asiatiques utilisent directement la majeur partie de leur propre production. Ceux sont principalement la Chine (90%) et le Brésil qui fournissent les pays non producteurs comme la France ou l’Italie.
De nos jours :
La soie reste une matière textile noble, utilisée par les marques de haute-couture dans les tenues et accessoires de mode tels que les foulards et pour l’ameublement très haut de gamme.
Dans la coutume, les noces de soie symbolisent 12 ans de mariage. La soie est d’ailleurs encore aujourd’hui un des tissu favori des créatrices de robes de mariée
Dans l’atelier, nous pouvons réaliser la teinture de la soir afin de s’assortir parfaitement à votre tenure.
Exemples d’utilisation de la soie par les modistes, comme ici dans l’atelier Les ChapOdeCarO
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